Figures Street

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Dominique
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Message par Dominique »

Voilà l'article que je vous avais promis : o )

Le gros défaut est que je n'ai pas d'images pour l'illustrer. Je sais faire pas mal des slides dont je parle, il suffirait de prendre en photo mes pieds et mes avant-jambes, mais je n'ai pas d'appareil photo numérique, je pourrai peut-être m'arranger avec Pipeau pour cela (nous avons aussi parlé de réaliser un book des spots "street" de la ville de Mons et alentours), mais je n'ai plus le temps maintenant avec l'université, par contre j'aurai 2 ou 3 semaines plus cool début février.

Vous devez savoir aussi que je suis co-webmaster d'un autre site :

http://www.jeunescatho.org portail jeune francophone de l'Eglise catholique de Belgique. Je vous dis aussi cela parce que je n'aurai je pense plus le temps de revenir sur le forum avant l'été prochain : o ( ainsi vous savez où me retrouver : o )

Je préfère ne pas faire d'autres promesses concernant l'écriture d'articles pour Rouliroula.

J'espère que vous allez tous bien, et je vous souhaite le meilleur !



Dominique De Smet
22 ans, Mons/Bergen
bilius_et_petitloup@hotmail.com


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Roller agressif (aggressive in-line skating) : street et skate-park


I. INTRODUCTION - LE PATIN DE STREET

Le roller agressif est un sport apparu progressivement, parce que des personnes, possédant des rollers destinés à la ballade, ont voulu défier les lois de la pesanteur avec le mobilier urbain.
Les premiers rollers de fitness possédaient pour la plupart, parce que maintenant mieux le pied, une coque en plastique, tandis qu'actuellement souvent le patin est en tissu. D'autre part, les platines du patin (les " frames ") étaient aussi en plastique, matériau présentant une limite d'élasticité élevée, plus que celle par exemple de châssis en aluminium.
Ces dispositions particulières permirent la réalisation de certaines figures telles glisser sur l'arête d'un muret (le " curb "), sans pour autant abîmer trop le patin, ni se blesser à la cheville. Comme dans tous les domaines du roller, les patineurs acrobatiques, qu'en Belgique on appelle " streeters ", ont petit à petit bricolé leurs patins, pour le rendre plus solide, ou pour avoir la possibilité de réaliser certaines figures, ce qui donna l'idée à certains constructeurs de concevoir un modèle de patin particulier pour cette discipline naissante.

Les roues devinrent plus petites, progressivement de dimensions d'environ 72 mm vers des dimensions de 52/57 mm, atteignant aujourd'hui des dimensions de 44 mm parfois. De même le profil ellipsoïdal des roues devint davantage cylindrique, avec des arêtes chanfreinées. Enfin, la dureté des roues s'éleva considérablement.
De telles roues sont nécessaires d'une part pour pouvoir glisser sur l'arête d'un muret (un " slide ") : la crête des roues ellipsoïdales, quand le patin est incliné par rapport au plan horizontal constituant le haut du curb, constitue une arête trop prononcée, coupant instantanément l'élan du patineur. Une roue trop tendre a tendance aussi, un peu comme quand une balle de tennis atteint le sol, à s'écraser sur elle-même quand les forces générées par le mouvement du patineur sont importantes.
D'autre part, la petite taille et la dureté des roues permettent au patineur d'effectuer des démarrages rapides. Le roller agressif est en effet un sport de " sédentaire ", il se pratique sur une petite zone de quelques dizaines de mètres carrés, appelée " spot ", " aire de street " ou " rampe " selon le sous-discipline considérée, contrairement au roller de ballade, davantage " nomade ", qui se caractérise par un déplacement continu du sportif.

De même, le patin s'élargit, pour plus d'espace du côté intérieur et extérieur du pied, afin de permettre au patineur de pouvoir poser avec plus de stabilité le roller sur le bord du muret.
D'autre part, des encoches (trous borgnes) furent usinées dans les flancs des platines afin que les têtes des vis maintenant les roues ne dépassent pas du reste de la platine, ce qui ralentissait le slide.
Enfin, un espace plus important fut prévu entre les 2ème et 3ème roues de chaque patin, afin que lors des slides, les roues entre le moins possible en contact avec la pierre ou le métal du module (élément de l'aire de street). Avant que cet espace ne soit prévu, certains patineurs placèrent de très petites roues (dimensions inférieures à 45 mm, et donc ne touchant pas le sol) en plastique (les autres roues étant généralement en polyuréthane) en place des 2ème et 3ème roues, appelées " anti-rockers ". Actuellement, certains constructeurs de platines proposent même des sortes de prothèses de platine, ce sont des éléments arrondis à placer en place des 2ème et 3ème roues, le patin ne possède alors plus que les deux roues extrêmes.

Parmi les autres caractéristiques du roller agressif moderne, il y a la semelle anti-chocs, placée sous le talon du patineur. Ces semelles sont nécessaires, on a parfois vu des patineurs sauter de hauteurs de plus de 5 mètres !


Le roller agressif se porte fort desserré au niveau de la cheville, certains slides exigent en effet que le pied soit à la perpendiculaire du l'avant-jambe.
Par contre, le maintien du pied (partout sauf au niveau de la cheville) doit être fort. Pour cela, les premiers pratiquants confectionnaient des languettes (aussi appelées " palettes ") à partir de languettes d'anciennes chaussures de sport, ou à partir de mousse. Mais petit à petit, les constructeurs prévirent une surépaisseur au niveau du haut du pied.


II. SOUS-DISCIPLINES - TERRAINS DE PRATIQUE

Le roller agressif est composé de trois sous-disciplines portant le nom de l'endroit où elles se pratiquent : le street, le skate-park et la rampe.

Le street est à l'origine du roller agressif. Il se caractérise par le " trick " (la figure), composition de sous-figures. Le " rider " (la personne pratiquant le roller agressif), s'exerce sur un trick particulier pendant plusieurs minutes, et effectue ensuite une autre figure.
Le patineur utilise le relief urbain : le curb (marches d'escalier, murets, murs, ...), le " hand-rail " ou " rail " (la rampe d'escalier), les plans inclinés (éléments d'architecture, murs, ...), ...
C'est vraiment de cette discipline qu'est apparue l'âme du roller agressif, de manière à n'être plus seulement, comme beaucoup de sports de glisse, un sport mais aussi un mode de vie.
Ainsi les pratiquants appartiennent à une petite communauté locale, qui parfois se matérialise en ce qu'on appelle un " crew ".


Le skate-park est la vitrine académique du street, c'est la discipline pratiquée dans les championnats. Cette sous-discipline reprend les figures du street. Le patineur doit, devant de juges, démontrer son agilité et sa technique, pendant une durée d'approximativement, comme en patinage artistique, une minute ou deux : ce temps de concours est appelé le " run ".
Le roller agressif est donc, un peu comme la boxe, une discipline dans laquelle le sportif se dépense de manière non continue. Le rider doit toutefois faire preuve d'une grande endurance, pour être capable de réaliser plusieurs runs à la suite presque les uns des autres.

Les éléments de l' " aire de street " sont essentiellement le " quarter " (vient de quarter-pipe, traduction de " quart de tuyau "), le " spine " (deux quarters placés dos à dos), le " plan incliné ", la " table " (plan horizontal surélevé, dont les accès sont possibles grace à des quarters ou des plans inclinés), le " rail " (souvent placé sur le plan incliné d'une table), le " curb " (appelé aussi " coping " parce que l'arête du muret est en fait un tronçon de tuyau de métal), ...

Enfin, la " vert' " appelée aussi " rampe ". Elle se compose uniquement du " half-pipe " (traduction littérale de demi-tuyau), qui est un module en forme de " U ". Il existe trois dimensions de rampes : la " mini " (hauteur des plans horizontaux adjacents aux parois : environ 1m50 ), la " médi " (environ 2m50) et la " big " (3m50).
La rampe pour rollers est différente de la rampe pour skate-boards (planches à roulettes) : la courbure est plus progressive (de forme plutÙt parabolique) dans une rampe de roller, tandis que la rampe de skate-board est de forme plutÙt circulaire.

Certaines figures du street et du skate-park ne sont pas réalisables en rampe ; d'autre part la rampe possède quelques figures qui lui sont propres. Il est à noter qu'un rider en rampe effectuera moins de slides sur " son coping " (arêtes de part et d'autre de la rampe, constitué par un tronçon de tuyau métallique) que le streeter (pour rappel celui qui pratique le " street " ou le " skate-park ") pourrait en faire. Par contre, un rider qui fait de la rampe fera davantage de rotations avec son corps qu'un streeter.
Cet article parlera essentiellement des figures de street et de skate-park, la vert' étant moins pratiquée dans la plupart des pays.


III. FIGURES - SLIDES

Un trick se compose essentiellement de slides et de rotations, cette composition est tout à fait libre, elle dépend de l'envie ou des obligations du rider. Pour plus de simplicité, les sous-figures -slides, rotations, ...- vont être dans cet article abordées séparément. Les noms employés ici sont les noms des figures utilisés en Belgique francophone. Cette dernière remarque est nécessaire, parce que certaines figures peuvent porter différents noms selon les pays et les langues qu'on y parle.


La première famille de sous-figures est le " slide " (du verbe anglais " to slide " : glisser). Ells se compose elle-même de cinq sous-groupes de slides, à savoir les " slides de base " (pas de nom particulier pour ce sous-groupe en Belgique francophone), les " negative ", les " tops ", les " slides utilisant uniquement l'espace entre les 2ème et 3ème roues " (même remarque que pour les slides de base) et les " shuffles " (famille un peu particulière).

Mais avant de commencer, quelques remarques sont intéressantes.
Premièrement, pour chaque slide utilisant les deux pieds (parce qu'il existe aussi des slides n'utilisant qu'un seul pied), il y a toujours un pied porteur, càd un pied qui porte la plus grande partie du poids de la personne.
Ensuite, chaque patineur possède un " sens " pour slider. C'est un peu comme en tennis : par exemple un joueur effectuera un " coup droit " de la main droite, de même, le " revers " sera effectué du côté gauche du joueur. En roller agressif, généralement, un rider effectue un slide particulier dans un sens. Certains riders effectue néanmoins les slides dans les deux sens, un peu comme un joueur de tennis qui serait ambidextre : cela est très apprécié par les juges dans les concours parce que cela demande une grande dextérité de la part du sportif, dans le monde du roller agressif, on appelle cela le " switch ".
Troisièmement, pour un slide, le rider arrive toujours parallèlement au muret, afin de ne pas couper l'élan nécessaire pour pouvoir glisser longuement sur le muret.


Pour le sous-groupe des slides de base, le pied porteur est celui du côté du muret. (pour un muret donné, il est possible d'arriver des deux côtés différents du muret). Le pied porteur est gardé dans l'alignement de l'avant-jambe, et repose sur le curb ou le coping grâce à une protubérance du patin du côté extérieur du pied.
Dans cet article, nous appellerons le second pied " pied de différenciation ", parce que permettant de distinguer les slides de cette famille les uns des autres. Ce pied est placé perpendiculairement au pied porteur, càd perpendiculairement au curb, au coping ou au rail (càd l'arête de l'élément sur lequel le rider glisse). Ce pied peut soit être placé, sur le muret, devant ou derrière le pied porteur. Si le pied de différenciation est placé devant le pied porteur, le slide porte le nom de " soul ", " acid " ou " soyale ". Si le pied de différenciation est placé derrière le pied porteur, le slide porte alors le nom de " miszu ", " mistrial " ou " pornstar ". L'utilisation de ces noms se fait selon que ce soit l'intérieur ou l'extérieur du pied de différenciation qui soit dirigé suivant la direction d'avancement, ou selon que l'angle entre le pied et la partie supérieure horizontale formée par le haut du muret, soit aigu ou obtu.

La famille des slides de base comporte aussi un slide s'effectuant sur un seul pied, du nom de " makio ". Le rider n'utilise que le pied porteur pour la figure. Il peut s'il le veut alors tenir de la main l'autre pied.

Pour le switch (vu ci-dessus), on dira par exemple " soul switch ", cela signifie que le rider est capable de faire le soul dans les deux sens, et que le sens dans lequel il est en train de faire le soul est son sens critique.



La seconde famille de slides est la famille des " negatives ". Le pied porteur n'est plus le pied se trouvant du côté du muret, mais le pied le plus éloigné du muret. Une protubérance du patin située du côté intérieur du pied permet de se poser sur l'arête du muret. Comme pour la famille des slides de base, on peut placer le second pied, encore appelé dans cet article pied de différenciation selon différentes positions devant ou derrière le pied porteur, orientant l'intérieur de ce pied dans la direction d'avancement, ou au contraire dans la direction opposée, et formant un angle obtu ou aigu par rapport à la partie supérieure du muret.


Le nom du slide doit être précédé de " negative " : par exemple " negative pornstar " ...

La troisième famille de slides est la famille des " tops ". Le pied porteur est à nouveau, quand le rider s'approche du muret, celui le plus éloigné de la pierre. Mais contrairement aux slides de la famille des slides de base et aux slides de la famille des negatives, la zone de contact patin/arête n'est pas localisée sous le pied, mais sur le flanc extérieur de la platine. L'ensemble pied/cheville du pied porteur forme donc un angle droit avec l'avant-jambe.
Le pied de différenciation peut de même être placé selon différentes positions devant ou derrière le pied porteur, orientant l'intérieur du pied de différenciation dans la direction d'avancement, ou au contraire dans la direction opposée, et formant un angle obtu ou aigu par rapport à la partie supérieure du muret.

La nomenclature de la famille des tops est assez simple, il suffit d'ajouter le mot " top " devant le nom du slide, par exemple " top acid ".

Il existe un slide de la famille des tops n'utilisant que le pied porteur, son nom est le " fishbrain ", le patineur a le choix de tenir de la main l'autre pied.


Pour tous les slides des familles étudiées ci-dessus, le torse du patineur est orienté dans la direction d'avancement. Il peut l'être aussi dans le sens opposé, le rider semble ainsi avancer, pour faire la comparaison avec les véhicules, en marche arrière. Il faut alors ajouter le mot " O-spin " (traduction de " rotation de 0° "), devant le nom du slide, le patineur arrivant en arrière avant de sauter pour effectuer le slide. Ainsi, par exemple pour le " soul ", on peut rencontrer " 0-spin soul ", " 0-spin negative soul ", ou " 0-spin top soul ".

Pour les tops, il y a néanmoins quelques exceptions, qui sont fonctions du pays où l'on se trouve. En Belgique francophone, on dira " sweatstance " plutôt que " top miszu " et " kindgrind " plutôt que " 0-spin top miszu ".



La quatrième famille de slides sont les slides nécessitant uniquement l'espace entre les 2ème et 3ème roues. Pour cette famille de slides, c'est soit le torse ou le dos du patineur qui est orienté vers le muret. Par conséquent, avant de se poser sur le muret, le rider doit faire une rotation de 90°. Considérons d'abord les slides utilisant les deux pieds, et pour lesquels le torse du patineur est orienté vers le muret ou le rail.

On constate à nouveau la présence d'un pied porteur et celle d'un pied de différenciation. Les pieds peuvent soient être placés parallèlement l'un par rapport à l'autre, soit de manière symétrique.
Pour le " shifty " (ou " royale ") et le " farfenegen " (ou " full torque "), les pieds sont disposés parallèlement l'un par rapport à l'autre. Pour le " frontside " et le " unity ", les pieds sont placés de manière symétrique l'un par rapport à l'autre.
Pour chacun de ces quatre slides, l'ensemble pied/cheville est placé perpendiculairement à l'avant-jambe.
Pour le " shitfy ", les roues sont dirigées selon la direction d'avancement, et le pied porteur est le pied situé à l'arrière. Pour le farfenegen, les roues sont dirigées dans la direction opposée à la direction dêavancement, et le pied porteur est le pied situé à l'avant.
Pour le frontside, les roues sont dirigées des deux côtés vers l'extérieur, le rider semblant un peu faire un grand écart. Le pied porteur est le pied situé à l'arrière.
Pour le unity, les jambes du patineur sont croisées, les roues des patins sont par conséquent dirigées vers l'extérieur. Il est plus complexe de distinguer un pied porteur, mais le plus facile est de poser d'abord le pied situé du côté de la pierre.

Ces quatre slides peuvent aussi s'effectuer dos au muret, il faut alors ajouter le mot " backside " devant le nom du slide, par exemple, " backside shifty ".

Ces slides ont aussi un équivalent n'utilisant qu'un seul pied, à savoir le pied porteur. L'équivalent du shifty est le " backslide " (à ne pas confondre avec le mot backside vu ci-dessus), l'équivalent du farfenegen est le " torque ", et l'équivalent du frontside est le " fastslide ".

La dernière famille très particulière de slides est celle des shuffles. Elle est dérivée de la famille des slides utilisant uniquement l'espace entre les 2ème et 3ème roues, à cela prêt qu'un shuffle ne se pratique pas sur l'arête d'un muret, sur le coping d'un module de skate park ou sur un rail, mais il se pratique sur une surface plane.
Le rider utilise les parties intérieure et extérieure de la chaussure du roller. Ce type de slide n'existait pas au début, les chaussures des rollers n'étaient pas assez épaisses et volumineuses, et le plastique pas assez glissant.
On trouvera ainsi " shuffle shifty ", " shuffle farfenegen ", " shuffle unity ", " shuffle torque " et " shuffle backslide ". La notion de backside a pour les shuffles moins de raisons d'être parce qu'une surface plane ne présente pas de dénivelé comme on en trouve pour un muret.

Il existe encore dêautres slides, mais ils n'entrent pas dans les familles ci-dessus, leur réalisation dépend de l'originalité du rider, mais souvent, au niveau académique, ils ont peu de poids parce qu'ils constituent un mélange de slides des familles décrites ci-dessus. Citons par exemple le " X-grind ".



IV. FIGURES - ROTATIONS

Les seconds grands types de figures sont les rotations. On peut les distinguer selon l'inclinaison de l'axe de rotation, à savoir axe de rotation vertical, horizontal, ou figures se composant d'une combinaison de deux axes de rotation perpendiculaires l'un à l'autre.

Parmi les rotations à axe de rotation vertical, on trouve celles dont l'axe de rotation traverse le corps du patineur, du pied à la tête : appelons-les rotations de base, parce que ce sont les premières que l'on apprend. Il y a le 180° (un demi-tour sur soi-même), le 360° (un tour entier sur soi-même), le 540° et le 720°. En street et en skate-park, les rotations n'excèdent souvent pas 720° (à savoir deux tours sur soi-même), par contre, elle peuvent être plus importantes en rampe (par exemple 1080° soit trois tours !).

Toujours pour les rotations à axe de rotation vertical, il y a celle pour laquelle l'axe de rotation passe par le bassin du rider. Ce dernier, pendant la réalisation de la figure, est alors comme couché en l'air : on appelle cette rotation le " flat spin " (traduction de " rotation à plat "). On peut trouver ainsi " flat spin 360° " (un tour à plat), " flat spin 540° ", " flat spin 720° ", ...

Il y a ensuite les rotations dont l'axe est horizontal. Si l'axe de rotation passe par le bassin du patineur, on trouvera le " frontflip " (salto avant) et le " backflip " (salto arrière).

Viennent les rotations se composant de deux axes de rotation perpendiculaires l'un à l'autre, qui sont une composition des rotations décrites ci-dessus. De ces deux rotations, une va déterminer le plan global de l'espace dans laquelle se réalisera la figure.

Par exemple, dans un plan vertical, la composition d'un backflip et d'un 180° sera appelée " bio ".
Dans un plan horizontal, la composition d'un flat spin et d'une rotation de base s'appelle, selon que l'on lance d'abord les pieds ou la tête, respectivement " corkscrew " ou " hot flip ". Selon le nombre de tours effectués en rotation de base, on trouvera ainsi par exemple " hot flip 360° " ou " corkscrew 540° " ...

Pour toutes les rotations ci-dessus, le rider arrive le torse orienté dans la direction d'avancement, càd " il roule en avant ". Ces figures peuvent aussi s'effectuer en arrivant en arrière, càd le dos orienté selon la direction d'avancement : il faut alors ajouter le mot " fakie " : par exemple " fakie 360° ", " fackie backflip ", ...

Pendant une rotation, le rider maintient la plupart du temps ses jambes à l'aide d'un de ses bras : on appelle cela le " grab ".
On distingue essentiellement les grabs pour lesquels les jambes sont repliées sous le corps, et les grabs pour lesquels une au moins des jambes est tendue. Tendre une jambe modifie considérablement l'équilibre de rotation, et par conséquent complique la rotation.
Pour les premiers types de grab, il y a le " mute " (les jambes sont maintenues par un bras passé devant le patineur) et le " stale fish " (pour lequel les jambes sont maintenues par un bras passé par l'arrière).
Pour les slides dont une jambe est tendue, il y a le " liu kang " (la jambe non tendue est maintenue par le bras du même côté) et le kung lao (la jambe non tendue est tenue par le bras opposé, càd sous le patineur). Ces deux derniers noms de grabs proviennent de jeux vidéos dêarcade, rappelant les figures des sports de combats orientaux !



V. FIGURES - WALLRIDE, DROP, ...

Autres que les slides et les rotations, il existe d'autres familles de figures : le " wallride " (traduction de " parcours sur le mur "). Le patineur roule pendant un court temps contre un mur, ou une surface plane dont l'inclinaison est suffisamment verticale.

Il y a aussi le " drop " (du verbe " to drop " : tomber) : il s'agit de partir d'une position haute, où on était à l'arrêt, pour atterrir sur un plan incliné, sur lequel le patineur va continuer à rouler. Les hauteurs ainsi franchies peuvent atteindre plus de 4m !

Le " rock " consiste quant à lui à se placer en une position de slide (slides des familles de base, des negatives et des tops), mais sans glisser.

Le " transfert " consiste à se déplacer d'une zone à une autre sans toucher le sol. Le patineur peut par exemple, à l'aide dêun quarter situé sur un des côtés d'une table, passer en transfert jusque sur le rail (il retombe en slide donc) situé sur un autre versant de la table.

Le " tac-tac " consiste à descendre des marches d'escalier, en roulant pendant un très court temps sur chacune d'entre elles. Le tac-tac peut se faire en marche avant ou marche arrière.

Le " rolling " consiste simplement à se laisser rouler, la difficulté est la zone où il faut rouler. Par exemple, un patineur effectuera un rolling sur le muret haut accompagnant une volée de marches d'escalier.



VI. TRICKS : COMPOSITIONS DE FIGURES

Nous en arrivons enfin aux " tricks ". Pour rappel, ceux-ci sont issus de la composition de slides, de rotations, et des autres familles de figures dont nous venons juste de parler. La nomenclature est simple, il suffit souvent de mentionner les noms des sous-figures accomplies dans l'ordre chronologique, séparées par le mot " to ". Des exemples seront abordés à la fin de ce paragraphe.
Le run d'un rider lors d'une compétition s'organise autour de tricks, celui qui est le plus technique gagne le plus de points.

Les tricks les plus courants sont ceux se composant d'un slide et d'une rotation. La rotation peut s'effectuer avant ou après le slide.
Traitons d'abord du cas de la rotation suivie du slide.

Lorsque la rotation n'est que de 90°, l'ensemble slide et rotation porte un nom spécifique selon le sens de la rotation (tourner vers le muret ou au contraire à l'opposé de celui-ci), et selon que le rider arrive en roulant en avant ou en arrière.

Ainsi, un " 90° soul " portera le nom de " alley-oop soul " ou celui de " true-spin soul " selon que respectivement le patineur effectue la rotation de 90° vers le muret, ou à l'opposé de celui-ci.
D'autre part, un " fakie 90° soul " portera lui le nom de " halfcab soul " ou " blindside soul " selon que la patineur accomplit respectivement la rotation vers ou à l'opposé du muret.

Pour les rotations plus importantes, ajouter côte à côte les noms de la rotation et celui du slide. Par exemple " 360° soul ".

Il faut noter que pour les slides des familles de base, des negatives et des tops, la rotation sera toujours un multiple de 180°.
Pour les slides de la famille des slides utilisant uniquement l'espace entre les 2ème et 3ème roues, et ceux de la famille des shuffles, la rotation sera de 270° (3/4 de tour), de 450° (un tour et un quart), ...
Pour ces deux dernières familles, il n'y pas de rotation de 180° possible, son équivalent sera alors la rotation de 270°. On ne dira alors pas par exemple " fakie 270° shifty ", mais plutôt " blindside shifty ". Même remarque pour le half-cab, le alley-oop et le true-spin.

Une rotation peut aussi être effectuée après le slide, il faut alors préciser le nom du slide, intercaler le mot " to ", et préciser le nom de la rotation. Par exemple, " soul to 360° " ou " shifty to 270° ".


Au sein dêun trick, on peut combiner d'autres figures que les slides et les rotations. Exemples :

" Rolling to soul " : le patineur était sur ue surface plane, il saute sur une autre plus haute ou inclinée, et effectue ensuite un soul.

" True-spin top soul to farfenegen to fakie" : premier slide en true-spin top soul, sans toucher le sol, le patineur se place pour son second slide, en farfenegen, il quitte alors l'arête sur laquelle il se trouve pour atterrir en marche arrière. Ce trick est donc la composition de deux slides.

" Tac-tac shuffle shifty" : il est possible de slider en shuffle en descendant des marches d'escalier !

...


Une remarque peut-être faite à propos d'une figure étant la combinaison d'un petit transfert et d'un slide, il s'agit du " farside ". Tous les slides vus ci-avant, excepté le shuffle, ont besoin d'un dénivelé pour être accomplis, dénivelé matérialisé par un muret, un rampe d'escalier, ... Même si cela n'est pas toujours vrai, on peut les considérer comme des slides dont le mode d'approche est ascendant. Par exemple, vous roulez sur le trottoir, et vous devez sauter un peu pour pouvoir vous placer sur le bord du muret. Le farside, lui, possède un mode d'approche plutôt descendant : vous êtes en train de rouler sur un muret assez large, et vous placez vos pieds de telle manière à slider sur l'arête du muret : c'est un peu comme si vous vous laissiez tomber.
Pour décliner le farside, il suffit de faire suivre le mot " farside " du nom du slide : par exemple, " farside soul ".



VII. STYLE - CONCLUSION

Pour terminer, outre la diversité et la difficulté des figures et de leurs compositions, un rider possède un " style " (mot à prononcer à l'anglaise !), aussi apprécié par les juges d'un concours. Le style est la résultante de la vitesse d'exécution des figures, de la souplesse de la position du patineur (par exemple quand il effectue un slide), et des figures que la patineur maîtrise le mieux.


En guise de conclusion, le roller agressif est un sport qui a évolué depuis sa création, d'une part grâce aux innovations technologiques (meilleurs patins) et grâce à l'imagination et à la dextérité des pratiquants. Aujourd'hui, et ce depuis quelques années, on peut considérer que le sport n'évoluera plus, parce qu'il est suffisamment riche et clairement nomenclaturé, ce qui lui confère une certaine maturité, et permet qu'il soit considéré comme un sport à part entière.

Auteur : Dominique De Smet
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Message par Mowglish »

Merci Dominique, c'est super !
Jean ne manquera pas de faire figurer ton article sur la page d'accueil et d'y inclure les photos que tu pourrais faire avec Pipeau lorsque vous vous serez arrangé.
Décidément, grâce à vous tous, Rouliroula devient vraiment LE portail roller en Belgique francophone. Ses explications et descriptions techniques sont absolument originales et rédigées par de vrais connaisseurs.
Bravo !

PS: Si besoin en est, je peux prêter mon appareil photo à Pipeau ou mieux, venir les prendre moi-même un de ces jours sur ton spot favori. J'en serais ravi.
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jean
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Message par jean »

Ca c'est de l'article, bravo vbvc

Et oui, il se retrouvera dans RR, c'est tout à fait justifié.

merci :wink:
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Message par Doc_Ido »

bvcncbvn ererezr vbvc vbvc vbvc vbvc vbvc vbvc
ca c'est de l'article!
bravo, et surtout, continue :-)
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Message par Mowglish »

Doc_Ido a écrit :Il y a deja http://www.cskroller.com/ qui est tres complet :-)
Il n'y a que les imbéciles, etc... :D
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Message par Doc_Ido »

(mode mauvaise foi)
j'ai toujours été mal compris... je n'ai pas dit 'ne poste pas d'article', j'ai indiqué un site existant. Ni plus, ni moins.
(/mode mauvaise foi)

;-) ;-) ;-)

Je me demandais dans quelle mesure son article pouvait complémter les infos existantes sur le site de csk sans betement les 'repomper'.
Je suis impressioné du résultat, c'est clair, concis, et mérite donc des félicitations.

Mhhh... j'attrappe un a-priori critique sur ce qui est nouveau ou ne vient pas de moi... je me demande au contact de qui j'ai pu attrapper ca :twisted:
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Message par Mowglish »

Tu es faible et influençable ! :lol:
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Message par Dominique »

Merci à vous tous : o )

Mowglish, tu peux venir un mercredi soir d'octobre (après le 15/10) aux Grands Près, je pense que c'est là que tu t'amuseras le plus parce que la séance photo ne durera pas si longtemps, ou simplement je peux demander à Pipeau.

Sinon, je pense que le mieux est de prendre les photos quand le "rider" (moi par exemple) est à l'arrêt, parce que cela risquerait d'être flou sinon ... donc pas besoin d'un patineur expérimenté : o )

Evidemment, je ne sais pas faire les hot flips et autres corkscrews : o )
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Mowglish
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Message par Mowglish »

Je ne vois pas très bien qui d'autre je pourrais photographier pour illustrer ton article !
Je te contacte par MP... :wink:
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Message par Doc_Ido »

on peut aussi prévoir des vidéos.
(L'appareil de mowg peut prendre des clips, ou je peux vous accompagner avec une camera.)
ca peut être plus parlant que des photos.

Une autre option, un bon compromis, peut être de faire des séries de photos pour décomposer la figure.
J'ai jamais tué de chats - Ou alors y a longtemps - Ou bien j'ai oublié - Ou ils sentaient pas bon (brel)
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Mowglish
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Message par Mowglish »

Essayons les deux et voyons le résultat ! :wink:
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oboreal
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Message par oboreal »

Moi je peux jeter un cork si vous voulez, simplement faudrait pas prendre en
photo la recep... ou plutot la grosse boite :wink:
En tout cas super article mais qui gagnera beaucoup en lisibilté ac les photos... :D
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pipeau
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Message par pipeau »

Tout d'abord chapeau Dominique pour ton article ! vbvc Je viens de le parcourir... Il me semble super intéressant, c'est vrai que des photos pourraient venir renforcer certains passages...

Moi c'est quand tu veux, je peux prendre des photos aux grand-prés ou ailleurs ( sauf dans ta chambre ! :wink: ), de préférence peut-être en journée pour que ce soit plus simple au niveau éclairage... Je transmetterai le tout par email à Jean ensuite... Contacte-moi par mp pour que l'on s'arrange un rdv ! 8)
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jean
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Message par jean »

Suite à cet article, je suis en train de faire une rubrique sur les différentes disciplines du roller...

Dès que j'ai les photos, je mets tout ça en ligne.

Merci encore :wink:
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andy
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Message par andy »

C'est trés interessant pourquoi n'avez vous pas donné de suite a ce sujet ?
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