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Rouliroula

Les bons plans roller en Belgique et ailleurs...

Raid Liège - La Panne 2009

Le 8 août 2009, s'élançait une bande de roulirouliens pour une aventure sans réel précédent chez nous. La traversée de la Belgique de Liège à La Panne en moins de 24 heures… 300km et pas sur circuit ! Fameux défi s'il en est, défi relevé et réussi. Bravo !

Bruno

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Exploit: n.m. Action remarquable, exceptionnelle. (Petit Robert 2007)

Ça pourrait amplement suffire comme description mais comme je suis un incorrigible scribouilleur et que je voudrais vous faire vivre et comprendre ce que ces 8 doux dingues ont réussi comme exploit, je me suis lancé (et peut-être un peu laissé emporté). Je vais faire dans l’original… Un ENORME merci à Bo !! Une organisation sans faille, super pro, la toute grande classe. Et comme la perfection n’existe pas mais qu’on doit toujours tenter de l’atteindre, une suggestion pour la prochaine : des masseuses en bikini (ben quoi, c’est la mer, oui ou non?) à l’arrivée… Non, sérieusement, faire ça dans ces conditions c’est vraiment très agréable et très sécurisant. Un tout grand merci aussi aux différents sherpas. Je ne doute pas un seul instant que le weekend ne fut pas de tout repos pour eux non plus. Et puis, c’était toujours agréable de les retrouver dans la bonne humeur lors des points de rendez-vous !! Merci à vous !!

Perso, je ne me sentais pas suffisamment entrainé pour me lancer dans la grande aventure depuis Liège. D’autant que le weekend prochain, il y a l’Euregio et Diepenbeek… Donc, je me suis montré raisonnable (quoique…) et je ne les ai rejoints qu’à Bruxelles.

Après un repas excellent chez David, au Palindrome, (encore merci pour l’accueil, David), on est reparti dans la nuit. La sortie de Bxl est assez casse-pied. Pas mal de feux rouges qui nous cassent dans notre élan et nous obligent à nous arrêter à chaque fois. Ensuite, le revêtement est loin d’être excellent tout le temps. Plus on s’éloigne de la ville, mieux c’est. Première portion le long d’un cours d’eau, sans lumière ambiante. Première (et unique) frayeur pour moi, une bouteille en plastique qui me fait un peu perdre l’équilibre sans chuter mais qui réveille ma blessure à l’épaule.

Première pause de la nuit à Alost. Pas trop long, juste le temps de se poser, de ravitailler un peu et même de se changer pour quelque chose de plus chaud car la température fraichit déjà un peu (hum, il doit quand même être environ 1h30-2h du matin, quelque chose comme ça…) Ensuite c’est reparti. On passe devant chez Dims sans s’arrêter. Tout se déroule plutôt bien. Le rythme est bon et régulier. Je ne sais plus trop quand se situe le passage d’un pont (un peu avant Gand, je pense) au pied duquel on s’est arrêté 5 petites minutes mais je me rappelle parfaitement que c’était déjà pas évident d’en gravir les escaliers et qu’on a ri un moment en se disant qu’il fallait quand même être complètement con pour se lancer dans une aventure pareille et qu’on était finalement content qu’il soit si tard pour que personne ne nous voie franchir cet obstacle dans un style tout relatif.

On arrive à Gand avec environ une heure de retard sur le planning. L’approche du point de rendez vous se fait par les longs boulevards le long du chemin de fer. Plusieurs feux deviennent rouges. A cette heure, la circulation est plutôt rare mais bien disciplinés comme les sont les roulirouliens que nous sommes, nous commençons par nous arrêter gentiment à chaque fois. Ensuite, ça devient un peu plus aléatoire. On ralentit pour vérifier l’absence de danger mais il est un peu tard (ou tôt, c’est selon) pour jouer à s’arrêter sagement à chaque feu.

Pour moi, la pause est bienvenue. Outre le fait qu’il devient urgent de remplir mes réservoirs à eau et hydrixir, j’ai très envie d’enlever mes patins et de détendre un peu mon dos. On accueille Empie qui nous rejoint à notre arrivée sur la place de la gare. Ca fait plaisir de voir une “nouvelle” tête et surtout de compter quelqu’un de frais dans nos rangs. On se couvre un peu pour ne pas attraper froid pendant la pause. On déchausse, on s’étire, on mange un petit quelque chose et on ravitaille. Pendant la pause, Rota nous distribue de charmants et néanmoins absolument indispensables accessoires lumineux. Des sortes de tresses à cheveux qui clignotent de tous les couleurs. La créativité des participants est sollicitée, tous n’ayant pas suffisamment de cheveux pour y clipser ladite mèche. De plus, avec le casque ce n’est pas pratique. L’ambiance, toujours au beau fixe, remonte encore d’un cran à cette occasion. (Désolé Rota, j’ai paumé la mienne lors du passage du pont dont Philou parle (difficulté de redescendre la marche), celui où il y avait plein d’orties à côté de la rambarde de l’escalier).

On se remet en route. C’est dur !! Il ne fait pas chaud et les muscles se sont un peu refroidis lors de la pause. Assez vite, on rejoint de longs canaux en ligne droite et dont les chemins de halage sont bordés d’arbres de chaque côté. Là, j’ai un solide coup de pompe. Je baille à m’en décrocher la mâchoire (heureusement que la lanière de mon casque est là pour la retenir). J’ai de plus en plus de mal à rester concentré sur la route. J’ai conscience de mon état de fatigue mais malgré ça, je ne parviens pas rester aussi attentif que je ne le voudrais. Par moment, j’ai comme l’impression de quitter ma trajectoire de fatigue. En réalité, il n’en est rien, ce n’est que mes sens fatigués qui me jouent des tours. Petit à petit, le coup de pompe passe et je retrouve le plaisir de rouler en si bonne compagnie. Minou, à l’avant en vélo, nous informe de tous les dangers potentiels qu’il rencontre et Rota solidement équipé de son phare-lampe-tempête, (visible par Frank Dewinne, c’est dire !!) nous ouvre la route. Pratique et sécurisant. Ce n’est vraiment pas négligeable, compte tenu de la difficulté que représente l’obscurité totale. Malgré ça, l’environnement est très agréable. Le calme qui nous entoure uniquement troublé par le roulement régulier de nos roues sur le bitume est plaisant, même s’il a un petit côté berçant. Par moment, la brume nous enveloppe, la visibilité baisse fortement mais pas au point d’être dangereuse pour nous. C’est très joli. Ca l’est encore plus quand le soleil commence à poindre sur notre droite. D’abord, un tout petit disque lumineux rouge vif puis la clarté augmente et la féerie du paysage se révèle de plus en plus : les canaux, la nature, la brume qui reste longtemps accrochée en suspension au-dessus de l’eau. Il fait encore calme et paisible, c’est vraiment agréable. Enfin, c’est surtout agréable pour les yeux. Pour le reste, les douleurs commencent sérieusement à m’handicaper. Je ne l’ai dit à personne avant de partir mais jeudi et vendredi une vieille tendinite chronique aux deux chevilles avait tendance à me rappeler qu’il était temps d’acheter de nouvelles chaussures. J’ai même envisagé l’éventualité de ne pas pouvoir prendre le départ à cause de ça. Pour finir, samedi les douleurs ne se sont pas manifestées et je suis parti. Par contre, quelque part entre Gand et Brugge, elles se sont réveillées tout doucement. Au fil des kilomètres, la douleur devenait de plus en plus préoccupante. J’avais peur de ne pas pouvoir aller au bout sur mes rollers. Ca m’aurait fait vraiment mal de ne même pas pouvoir accompagner les « liégeois » jusqu’à La Panne. A quelques kilomètres de Brugge, on retombe sur une voie verte qu’on a empruntée à plusieurs reprises l’été passé lors du weekend à Brugge organisé par Philou. Je reconnais les lieux et nous situe mieux par rapport à la ville. Ca me rappelle plein de beaux souvenirs et ça me donne du courage, je me dis qu’on est presque à l’étape. Ce canal est agréable à longer mais j’en peux plus, j’ai vraiment du mal à pousser et à suivre. Mes tendinites me font souffrir de même que mes genoux et un muscle dans le haut de la cuisse gauche (dont j’ai oublié le nom). Je mords sur ma chique et je rejoins Brugge un peu en pilote automatique.

Finalement, on y parvient au petit matin et je suis heureux de pouvoir déchausser et de marcher un peu. Ca fait du bien, ça soulage. Pas de café pour les adeptes qui en auraient bien voulu, il est encore un peu tôt pour ça. Par contre, la boulangerie tourne déjà à plein régime et nous allons à tour de rôle nous chercher couques au chocolat et autres couques suisses… La pause est vraiment bienvenue. La fatigue est bien présente et plusieurs d’entre nous s’assoupissent là où ils sont assis même quand il s’agit d’endroits pour le moins incongrus (Non, je ne citerai pas de nom et je ne donnerai pas de détails. Ce qui se passe en raid, reste en raid) Fatigué et sans doute ennuyé par l’une ou l’autre douleur, Abdel fait une pause dans l’une de nos voitures suiveuses. On le retrouvera un peu plus tard à l’occasion de la première pause, à nouveau en pleine forme. Le départ ressemble un peu à celui de Gand : difficile… Sa changer, réapprovisionner, rechausser, se rééquiper, et relancer la machine.

Par contre, à Brugge, les portions de pavés sont plus nombreuses. Dans le bain, dès le départ… Je repars en me disant que je vais essayer de continuer et qu’on verra jusqu’où ça me mène en espérant réussir à aller au bout. On est de retour le long des canaux. Dimanche matin en Flandre, c’est le rendez-vous des cyclos. On en croise des dizaines. On se fait dépasser. Minou nous averti dès qu’un « vélo ! » s’approche. Quant à nous, on s’accroche. Je me sens mieux. Alors que j’en ai déjà eu l’occasion avant Brugge, je me place devant Philou et je tire le train pendant quelques kilomètres. Pas particulièrement compliqué en soi : il n’y a pas de vent. Mais, ça me fait plaisir de prendre un peu mes responsabilités au sein du groupe et de faire bénéficier de mon énergie ceux qui sont derrière moi. Et puis, perso, je suis satisfait d’avoir encore la capacité de le faire. Un toute petite fierté au regard des innombrables kilomètres que Bo et Philou ont parcouru à la tête des raiders (non, pas le truc qui se mange). On n’est plus trop loin du but. A quelques kilomètres de Nieuport, les trois éoliennes paraissent toujours plus loin. Pourtant, on fini par les atteindre et les dépasser. Quelques centaines de mètres plus loin, on parvient au point de rendez vous où nous attend l’équipe de la RTBF (la classe Bo !! Merci à Christian d’avoir fait le lien !!) et où doivent nous rejoindre Lilou et les 4 autres roulirouliens qui se sont levés tôt en ce dimanche matin pour venir faire un bout de raid avec nous. Petite pause improvisée. On déchausse en attendant Lilou et co qui sont encore à deux kilomètres. Personnellement, ça m’arrange assez. On s’installe sur le côté de la piste cyclable. L’équipe de la RTBF tourne son reportage. Le journaliste en profite pour nous poser quelques questions sur le déroulement du raid et ses difficultés. Une fois Lilou et les roulirouliens arrivés, on reprend la route encadré par nos voitures habituelles et celle de la RTBF qui remonte plusieurs fois pour prendre des images. Ils nous accompagnent jusqu’à La Panne. Les derniers kilomètres sont couverts à un rythme incroyable. Les douleurs et la fatigue ne font pas le poids fasse à l’orgueil, au plaisir d’approcher du but et à l’adrénaline qui monte de plus en plus. Bien sûr, le fait d’être sous les feux de la rampe pour nos 15 derniers kilomètres n’est pas totalement étranger n’ont plus à notre regain de forme. Comment exprimer le soulagement, la satisfaction et la fierté ressentie par les doux dingues qui sont partis la veille de Liège à la vue du panneau ‘De Panne’ à l’entrée de la ville… Personnellement, je suis plus mitigé. Très heureux d’avoir fait partie de l’aventure et d’avoir fait un bout de chemin avec eux mais un peu déçu de ne pas avoir pu tenter les 300km. Malgré ce petit bémol très personnel, je suis très heureux et très fier des 8 roulirouliens qui y sont parvenus. Pour avoir vécu la seconde partie du raid de l’intérieur, je me rends parfaitement compte que malgré la bonne ambiance générale, tout le monde a eu ses petits moments plus difficiles et je sais parfaitement ce qu’ils ont dû aller chercher dans leurs tripes pour arriver au bout.

Arrivés sur la Digue, on s’offre le plaisir de poser devant les caméras de la RTBF pendant que Bo répond à leurs questions et fait le bilan de l’expérience. Petite note perso, Bo, je pense que tu t’es trompé de carrière… Porte parole, ça ne te tente pas ?

Après avoir remercié l’équipe de la télé, on s’est replié vers l’hôtel où les douches nous attendaient. On en rêvait, Bo l’a fait. Ensuite, apéro. Petit coup de pompe qui donne l’occasion à de viles personnes de prendre des clichés de ma faiblesse passagère. C’est un scandale !! Après le repas, on se sépare et chacun se réparti dans les voitures qui rentrent à Bruxelles. Finalement, en tout et pour tout, on aura vu la mer dix minutes à tout casser. Tout ça pour ça… Faut vraiment être fêlé…

Peu après Brugge, mon Gps me fait une blague du style “‘piles faibles’”. Ah non, hein !! Une de mes motivations pour m’accrocher dans les moments de doute est d’avoir mes stats complètes sur ce raid. Ce me ferait vraiment râler que mon garmin me laisse en rade à quelques kilomètres du but !! Je n’y touche plus pour éviter de consommer de la batterie et je croise les doigts. De temps en temps, je lui jette un petit coup d’œil angoissée. En fin de compte, à l’arrivée, il est toujours allumé. A l’arrêt, sur la digue à La Panne, je peux enfin presser le bouton ‘stop’. Soulagé !!

Voilà, ma vision de la seconde partie du Belgian Roller Raid. A charge des “liégeois” de raconter le début.

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publications

Journal télévisé sur la RTBF1

Belgium Roller Raid 300km roller Liège - La Panne août 2009 en moins de 24h

 

Dans la presse journal Sudpresse / LaMeuse - dimanche 9 août 2009 - aurélie drion

LIÈGE - LA PANNE SUR DES ROLLERS: ILS L’ONT FAIT !

Samedi, vers 14h, huit courageux se sont élancés, en rollers, de la gare des Guillemins vers La Panne. Ils appartiennent tous à l’ASBL Rouliroula qui promeut le roller en Belgique. Et ils ont réussi leur pari: ils sont arrivés à La Panne dimanche vers 11h45.

Ils sont aussi habitués aux défis sportifs puisque certains d’entre-eux participent à des compétitions comme les 24h du Mans en roller. Samedi, c’était donc un autre exploit qu’ils voulaient réaliser: parcourir 300 km en moins de 24h. Et ils y sont parvenus! Ils sont ainsi arrivés à la mer vers 11h45 ce dimanche. “ A part l’un d’entre nous qui a les pieds bien usés, tout s’est très bien passé ”, explique Olivier Baudoux, de l’ASBL. “ En cours de route, nous avons été rejoints par un ami à Bruxelles et un autre à Gand ”.

Pour préparer cet exploit, chacun s’est entraîné plus ou moins intensivement en faisant plusieurs heures de roller les week-ends derniers. Les 300 km ont été parcourus à une vitesse moyenne de 20 à 25 km/h. Et rassurez-vous, ils n’ont pas fait ça d’une traite. Ils s’arrêtaient ainsi tous les 30 km, le temps de reposer les pieds et se ravitailler. Et pour prendre le moins de risques possibles, ce Belgium roller raid 2009 est passé essentiellement par des chemins de halage ou le RAVeL. L’exploit fini, nos dix sportifs ne pensent qu’à une chose: se reposer, avant de partir de plus belle vers d’autres challenges.

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